La fille au revolver by Amy Stewart

La fille au revolver by Amy Stewart

Auteur:Amy Stewart [Stewart, Amy]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier Thriller
Éditeur: 12-21
Publié: 2016-01-20T05:00:00+00:00


29

De gros nuages masquaient la lune quand nous atteignîmes enfin la maison et ce fut dans une obscurité totale que nous manœuvrâmes la carriole dans l’allée. Fleurette, qui s’était assoupie sur le chemin du retour, pesait sur moi de tout son poids, tiède et lourde. Norma s’apprêtait à sauter à terre pour aller voir ses pigeons lorsque je l’arrêtai d’un geste.

Notre porte d’entrée était grande ouverte.

D’un même mouvement, nous agrippâmes toutes deux Fleurette, qui poussa un cri.

— Chut ! lui intimai-je.

Je tirai aussitôt du panier à pique-nique les deux revolvers que j’y avais dissimulés et Fleurette tressaillit en les apercevant.

— Qu’est-ce que c’est que ça ? souffla-t-elle.

Sans répondre, je descendis de la carriole, puis me retournai vers elle pour lui saisir le menton. Elle me dévisagea bouche bée, effarée.

— Ne fais aucun bruit ! chuchotai-je. S’il se passe quoi que ce soit, va tout droit à la laiterie et cogne à la porte jusqu’à ce qu’on t’ouvre.

Elle hocha la tête en silence et je lui pressai les rênes dans les mains.

Norma était descendue à son tour de la carriole et, d’un signe de tête, je lui désignai la porte ouverte. Elle me prit l’un des revolvers des mains tout en commençant à avancer vers la maison. Nous allions atteindre le porche quand la porte de la cuisine s’ouvrit à la volée et quatre ou cinq hommes se ruèrent dans la nuit noire.

Je les pris aussitôt en chasse, m’arrêtant juste le temps de les viser et de tirer.

Le coup de feu explosa dans le silence du pré, envoyant une volée de corneilles croassantes vers le ciel. Déjà, les fuyards étaient parvenus aux arbres qui bordaient la route et je ne les distinguais plus. Je repris ma course en soulevant ma jupe, mais le bruit d’un moteur qui démarrait accompagné d’un crissement de pneus sur le gravier m’arrêta. Je tirai encore et encore dans l’obscurité que l’automobile laissait derrière elle.

Le nuage de poudre et de poussière qui m’enveloppait mit toute une minute à se dissiper. Alors, je pris une profonde inspiration et commandai à mes mains de cesser de trembler. Quand je me retournai vers la maison plongée dans la nuit, j’aperçus la vague silhouette de notre cheval, mais ne distinguai ni Norma ni Fleurette.

Je les avais laissées seules…

Je repartis à toutes jambes et découvris Norma derrière la carriole. D’un même élan, nous nous précipitâmes vers Fleurette, restée à bord, comme si nous avions besoin de tâter son pouls.

— Je n’ai pas osé tirer quand je t’ai vue détaler, me souffla Norma.

— Ce n’est pas grave, répondis-je. Je pense qu’ils sont partis.

Nous voulûmes aider Fleurette à descendre de voiture, mais elle secoua la tête en demeurant rivée à son siège.

— On ne peut pas pénétrer dans la maison, chuchota-t-elle, tremblante. Imaginez que l’autre soit en train de nous attendre…

— Quel autre ? m’enquis-je.

— Hen… Henry Kaufman.

Norma et moi nous esclaffâmes ; un rire nerveux et un peu tremblant…

— Celui-là ne se déplace jamais sans sa bande, assurai-je. S’il était là tout à



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.